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Félicia
DUCROQUET
(1918-2012)
Epouse
dun chirurgien parisien réputé,
Félicia aurait sans doute continué à aider son mari, a la fois en tant
que secrétaire et assistante, sans se préoccuper de ses propres facultés
créatrices, si, à un moment donné, le singulier démon de la peinture naïve
ne lui avait fixé un rendez-vous fatal, lui tendant ainsi un piège dont
peu en réchappent. Cest en regardant à Bayeux, la fameuse tapisserie,
dite de la Reine Mathilde - en réalité une broderie et non un peinture
- quelle eu ce choc au cur qui voulait dire : et pourquoi
pas moi ?
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Est-ce parce que cétait une broderie
et non une peinture ? Est-ce
que, à la place dune (madeleine), trempée dans une tasse de tilleul,
un (croissant) ou une (brioche) auraient déclenché le processus analogue chez
Marcel Proust ? On peut épiloguer sans fin là-dessus. Au demeurant, cest
à partir de ce moment-là quelle commence à broder à son tour. A raconter,
laiguille à la main, non pas linvasion de lAngleterre par
les Normands, mais ses propres voyages et ses évasions, lui tenant lieu dun
journal intime. Doù ces (aiguillades) comme elle les appelle elle-même,
qui lui ont permis de prendre une place absolument inédite dans le vaste domaine
naïf, si riche pourtant en personnalités hors pair.
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