Les paysages / l'eau

Les souvenirs de voyages

La ville / les ports

Il semble que Félicia invente ou redécouvre dans un esprit actuel une technique peu usitée. Car on ne peut appeler "broderies" ou "tapisseries" ces oeuvres jeunes et charmantes, mais bien "aiguillades", mot simple et expressif.

Que racontent ces travaux d'aiguilles ? Des scènes familières, des souvenirs de voyage. Les dames qui voyagent portent toujours sur elles des tylos et des aiguilles. Les souvenirs fixés sur une toile écrue pour les soies, les laines et les cotons de toutes les couleurs me paraissent plus simples et plus rares, souvent plus vrais que ceux coulant d'une plume abondante.

Félicia est grande voyageuse. Elle nous raconte l'Inde, le Gange - notons l'éclairage des plans et la fidélité de la perspective - le Népal et le Maghreb, une corrida en Espagne, un port en Italie.

Elle nous raconte aussi le débarquement dans le Midi, les vendanges dans son mas provençal, des scènes de pêche et de chasse, tout ce que l'oeil clairvoyant peut transmettre aux doigts agiles. Un art de vérité, certes, mais aussi de poésie et de gaieté.

Certains cherchent leur aiguille dans des bottes de foin. Félicia cherche son âme dans une botte d'aiguilles, et la trouve.

Tony AUBIN
Directeur de l'Académie des Beaux Arts, mars 72.

Les champs

Les scènes / les personnages